Gorge nouée, voix sourde, bouche sèche et mains qui tremblent… Pour certains, prendre la parole en public relève du parcours du combattant. Comment venir à bout de cette appréhension et gagner en assurance ?
C’est une peur largement répandue, qui touche tous les milieux sociaux, tous les niveaux de responsabilité. Lorsqu’elle est modérée, l’angoisse de parler en public est pesante mais pas invalidante. En revanche, lorsque le trac se fait plus intense et confine à la phobie, ceux qui en sont atteints se retrouvent comme enfermés, incapables de surmonter la terreur qui les paralyse. Voici quelques idées des experts :
S’assurer que l’on maîtrise le fond de son intervention
Il ne faut pas croire que les gens qui sont bons à l’oral le sont de façon innée, entrepreneur et spécialiste en accompagnement du changement. Tout le monde a peur, ou tout au moins la grande majorité des gens. Ceux qui semblent à l’aise le sont en général parce qu’ils ont travaillé tant et tant qu’ils connaissent leur intervention sur le bout des doigts. Cela permet en général d’éliminer une partie du stress ». Et de rappeler que de tout temps les grands orateurs « ont inlassablement répété leurs discours »: « Les tribuns romains déclamaient le leur des cailloux dans la bouche face à la mer pour être certains de leur diction ».
Penser positif
Tous les grands « traqueurs » ont en commun cette tendance à la dépréciation, voire au pessimisme, que ce soit pour conjurer le sort ou parce qu’ils sont réellement convaincus de n’être pas à la hauteur. Or, il faut absolument se rappeler que si l’on est là, sur le point de parler à un auditoire ou un public, d’animer une réunion ou de porter un toast, peu importe, c’est parce qu’on nous l’a demandé, parce qu’on est légitime et qu’on a quelque chose à apporter à cet auditoire. Se répéter comme un mantra que l’on a travaillé son discours, qu’on a donc les compétences nécessaires pour être là.
Apprendre par cœur les premières phrases
Ce sont les premiers instants qui sont déterminants. Encore une fois, même les plus aguerris ont la gorge nouée lorsqu’ils démarrent leur intervention. Avoir appris par cœur les premiers mots, même s’il s’agit d’une phrase d’introduction des plus banales, dans laquelle on remercie les gens d’être là, aide à traverser ce premier moment de stress.
Démarrer lentement
Souvent, lorsque parler en public est une épreuve, on n’a qu’une envie, c’est d’en finir le plus rapidement possible, quitte à réciter au pas de charge notre discours, rapporte Jacky Canal. Sauf que parler vite alors que l’on est dans un état d’anxiété a toutes les chances d’empirer les balbutiements et de perdre l’auditoire. Il ne faut donc pas avoir peur du silence et s’efforcer de parler à un rythme plus lent qu’à l’accoutumée. Ce qui permet en outre de reprendre sa respiration à un moment où l’on en a plus que jamais besoin.