Au 5 mai 2020, le Cameroun compte plus de 2000 cas de coronavirus, dont 953 rémissions et 64 morts. Le premier décès a été enregistré le 24 mars dernier et depuis, le virus a continué à se propager dans de nombreuses régions. Pour des raisons économiques et politiques, le gouvernement n’a pas mis en place une mesure de confinement. Par contre, il a déployé de nouvelles stratégies qui semblent être efficaces.
La nouvelle approche de riposte adoptée par le ministère de la santé publique camerounaise est très simple. Elle consiste à traquer les personnes contacts, à tester les cas suspects et à traiter les cas positifs. D’où on parle de stratégie 3T.
Mis à part cela, d’autres questions ont également été traitées lors des réunions hebdomadaires du comité interministériel présidé par le Premier Ministre, dont : l’opérationnalisation des centres de prise en charge des cas, la reprise des cours dans les différents ordres d’enseignement, le rapatriement du troisième contingent des Camerounais encore bloqués à l’étranger et l’intensification de la sensibilisation de la population sur les gestes barrières.
Parmi celles-ci, il y a lieu de citer : le lavage fréquent des mains, le fait d’éternuer et de tousser dans le pli du coude, le fait de respecter la distanciation sociale et le port de matériels de protection tels que les masques et les gants.
La mobilisation du BIR par le gouvernement
Par ailleurs, il y a lieu de parler aussi de la mobilisation du BIR ou du Bataillon d’Intervention Rapide par le gouvernement. Cette unité d’élite est effectivement amenée à renforcer la lutte contre le covid-19 en aidant les soignants à diagnostiquer correctement le virus et en fournissant des matériels de protection aux camerounais.
C’est une mission à caractère humanitaire que les professionnels de l’armée ont tendance à assurer. En fait, il ne s’agit plus de lutter contre les djihadistes de BokoHaram dans le Nord, ou de combattre les rebelles séparatistes anglophones dans l’Ouest. C’est une bataille menée contre un ennemi invisible, avec en guise de munitions des masques, des gels hydro-alcooliques et des appareils respiratoires.
Il y a lieu de rappeler qu’outre ses missions de garantir la sécurité de la population et celle du président Camerounais, le BIR doit aussi assurer le soutien à la santé et à la sécurité des citoyens. C’est pourquoi il n’hésite pas à intervenir pour sensibiliser et informer les gens et aussi pour distribuer tout le nécessaire afin de limiter la propagation du coronavirus.
Les force militaires sont envoyés en guerre contre le coronavirus
Il s’agit sans nul doute d’une approche inédite, mais qui s’explique par la situation du Cameroun. Le pays qui reste un pôle de stabilité politique dans l’Afrique centrale, souhaite mettre en œuvre une politique de prévention et de soin. Cependant, de nombreuses régions du pays restent difficiles d’accès : route bloquée par des chutes d’arbres dans la forêt tropicale, voies impraticables, distances importantes avec les communautés éloignées, sont autant de facteurs nécessitant l’aide du BIR, le Bataillon d’Intervention Rapide. En assurant cette mission sanitaire, le BIR permet l’acheminement des tests nécessaires et du matériel médical indispensable aux malades du coronavirus. Pour cette unité d’élite, cette opération n’est pas sa première mission à caractère humanitaire. Elle a déjà été mobilisée de nombreuses fois afin d’apporter nourriture et matériel de survie aux populations des régions touchées par le terrorisme. Dans sa lutte contre la pandémie, le gouvernement de Yaoundé, applique les directives de l’OMS, visant à tester sa population au maximum de sa capacité. Ainsi, les malades traités précocement reçoivent de l’hydroxy-chloroquine et sont placés en quarantaine dans des hôpitaux de campagne installés par l’armée camerounaise. Aucun doute que ce traitement de choc face à cette maladie terrifiante, aura permis de sauver des milliers de vies.